Nombres complexes
Définition#
Théorème#
- On admet l'existance d'un ensemble de nombres appelé nombres complexes : \(\mathbb{C}\), contenant \(\mathbb{R}\) l'ensemble de tous les réels.
- \(\mathbb{C}\) est muni de deux opérations élémentaires, l'addition et la multiplication.
- \(\mathbb{C}\) comporte un nombre noté \(i\), le nombre imaginaire, tel que \(i^2 = -1\).
- Tout élement \(z\) de \(\mathbb{C}\) possède une écriture unique sous la forme \(z = a + ib,\:(a ,b) \in \mathbb{R}^2\)
Exemples de nombres complexes
- \(3x\)
- \(\sqrt{15}\)
- \(2i\)
- \(x + 2i\)
- \(\frac{\sqrt{x + 2}}{3} - 3i\)
Remarque
Dans \(\mathbb{C}\) on définit des opérations comme dans \(\mathbb{R}\), mais pas de relation d'ordre comme \(x > y\). Il est alors faux de noter \(z \geq z'\) si \(z\) et \(z'\) sont deux nombres complexes non réels.
Vocabulaire#
- Dans la notation d'un nombre complexe, on trouve deux parties distinctes, la partie réelle et la partie imaginaire. Prennons \(z = a + ib\), ici \(a\) est la partie réelle et \(b\) la partie imaginaire.
- La forme algébrique du nombre complexe \(z\) s'écrit sous la forme \(z = a + ib\)
- Si la partie réelle d'un nombre complexe est nulle, donc \(a = 0\), on dit qu'il s'agit d'un nombre imaginaire pur.
Propriété
On dit que deux nombres complexes \(z\) et \(z'\) sont égaux si et seulement si leurs parties réelles et imaginaires sont égales :
On note aussi qu'un nombre complexe est nul si et seulement si sa partie réelle et sa partie imaginaire sont nulles.
Représentation géométrique#
Oui il faut un peu parler de géométrie pour mieux se représenter un nombre complexe. Prennons le plan \(P\), muni d'un repère orthonormé \((O; \vec{i}; \vec{j})\), ainsi que le point \(M(2; 3)\) :
Propriété
À tout nombre complexe \(x = a + ib\), on associe :
- un point \(X(a; b)\) sur le plan \(P\).
- un vecteur \(\vec{v}(a; b)\).
On dit que \(M\) est l'image de \(z\), et inversement, \(z\) est l'affixe de \(M\). On dit aussi que \(z\) est l'affixe du vecteur \(\vec{u}\).
Calculs d'affixes#
-
Soient \(A\) et \(B\) deux points d'affixes \(z_{A}\) et \(z_{B}\).
L'affixe du vecteur \(\vec{AB}\) vaut \(z_{\vec{AB}} = z_{B} - z_{A}\).
L'affixe du milieu \(M\) du segment \([AB]\) vaut \(z_{M} = \frac{z_{A} + z_{B}}{2}\).
-
Soient deux vecteurs du plan \(P\), \(\vec{u}(z)\), \(\vec{v}(z')\) et un nombre réel \(k\).
L'affixe du vecteur \(\vec{w} = \vec{u} + \vec{v}\) vaut \(z + z'\).
L'affixe du vecteur \(k\vec{u}\) vaut \(kz\).
Forme trigonométrique#
Définitions#
Définition
Soient \(z = a +ib\) un complexe non nul dans le repère orthonormé \((O; \vec{i}; \vec{j})\) et son image \(M\).
- On appelle module de \(z\) le nombre réel positif noté \(|z| = \sqrt{a^2 + b^2}\). Il s'agit aussi de la norme du vecteur \(\vec{OM}\).
- On appelle argument de \(z\) la mesure en radians de l'angle \((\vec{i}; \vec{OM})\), noté \(arg(z)\).
Propriétés des modules
\(\forall (z, z') \in \mathbb{C}^2\) :
- \(|z|^2 = z \times \overline{z}\)
- \(|zz'| = |z| \times |z'|\)
- \(|\frac{z}{z'}| = \frac{|z|}{|z'|}, \forall z' \ne 0\)
Propriétés des arguments
\(\forall (z, z') \in \mathbb{C}^2, (z, z')\) non nuls et \(\forall n \in \mathbb{Z}\) :
- \(arg(\overline{z}) = -arg(z)\)
- \(arg(zz') = arg(z) + arg(z')\)
- \(arg(z^n) = n \times arg(z)\)
- \(arg(\frac{z}{z'}) = arg(z) - arg(z')\)
Remarque
- \(arg(-z) = arg(z) + arg(-1) = arg(z) + \pi\)
- \(arg(\frac{1}{z}) = arg(1) - arg(z) = - arg(z)\)
Forme trigonométrique#
La forme trigonométrique du nombre complexe \(z\) est \(z = |z|(\cos(arg(z)) + i\sin(arg(z)))\). En posant \(r = |z|\) et \(\theta = arg(z)\), on obtient :
On utilisera l'identité trigonométrique pythagoricienne pour passer un nombre complexe de sa forme algébrique à sa forme trigonométrique, et inversement.
Exemple
Donner la forme trigonométrique du nombre complexe \(z = 1 + i\).
La forme trigonométrique de \(z\) est de la forme \(z = r(\cos\theta + i\sin\theta)\).
Calcul du module de \(z\) :
Calcul de \(\cos\theta\)1 :
Calcul de \(\sin\theta\)2 :
Déduction de \(\theta\)3 :
Au final, la forme trigonométrique du nombre complexe \(z\) est :
Remarque : en simplifiant cette forme on retrouve bien la forme algébrique initiale \(z = 1 + i\).
Forme exponentielle#
La forme exponentielle d'un nombre complexe \(z\), avec \(r = |z|\) et \(\theta = arg(z)\) est \(z = re^{i\theta}\)
En effet les propriétés des arguments d'un nombre complexe justifient la notation exponentielle.
Propriétés
\(\forall (\theta, \theta') \in \mathbb{R}^2\), \(\forall n \in \mathbb{N}\) :
- \(e^{i\theta} \times e^{i\theta'} = e^{\theta + \theta'}\)
- \((e^{i\theta})^n = e^{in\theta}\)
- \(\frac{e^{i\theta}}{e^{i\theta'}} = e^{i(\theta - \theta')}\)
Le conjugué#
Exemple
Pour \(z = 3 + 4i\), \(\overline{z} = 3 - 4i\) Pour \(z = \sqrt{3} - \frac{3}{4}i\), \(\overline{z} = \sqrt{3} + \frac{3}{4}i\)
On note \(\overline{z} = a - ib\) le conjugué de \(z = a + ib\).
Propriétés
\(\forall (z, z') \in\mathbb{C}^2, n \in \mathbb{N}\):
- \(\overline{z + z'} = \overline{z} + \overline{z'}\)
- \(\overline{zz'} = \overline{z} . \overline{z'}\)
- \(\overline{\frac{z}{z'}} = \frac{\overline{z}}{\overline{z'}}, z' \ne 0\)
- \(\overline{z^n} = \overline{z}^n\)
Le conjugué d'un nombre complexe est son symétrique par rapport à l'axe des abscisses (axe des réels).
Équation du second degré#
Pour les équations du second degré nous étions bloqués en cas de discriminant négatif. En effet la fonction racine carrée étant définie sur \([0 ; +\infty[\), un discriminant réel négatif rend alors l'expression \(\frac{- b \pm \sqrt{\Delta}}{2a}\) impossible à résoudre dans \(\mathbb{R}\).
Cependant, dans \(\mathbb{C}\) il est tout à fait envisagable de résoudre une ESD avec un discriminant négatif.
Nous avons alors comme solutions de l'équation \(az^2 + bz +c = 0\), avec toujours \(\Delta = b^2 - 4ac\) :
- Si \(\Delta > 0\) :
\(z_{1} = \frac{-b + \sqrt{\Delta}}{2a}\) et \(z_{2} = \frac{-b - \sqrt{\Delta}}{2a}\)
- Si \(\Delta = 0\) :
\(z_{0} = \frac{-b}{2a}\)
- Si \(\Delta < 0\) :
\(z_{1} = \frac{-b + i\sqrt{-\Delta}}{2a}\) et \(z_{2} = \frac{-b - i\sqrt{-\Delta}}{2a}\)
Exemple
Résolvons l'équation \(f(z) = 0\) dans \(\mathbb{C}\), avec :
Il s'agit d'une ESD, nous allons déterminer la ou les solutions possibles dans \(\mathbb{C}\) de \(f(z) = 0\).
Calcul du discriminant :
Nous trouvons un discriminant négatif. L'équation \(f(z) = 0\) comprend deux solutions conjuguées dans \(\mathbb{C}\) : \(z_{1} = \frac{-b + i\sqrt{-\Delta}}{2a}\) et \(z_{2} = \frac{-b - i\sqrt{-\Delta}}{2a}\).
Calcul de la première racine :
En découle alors la seconde :
Au final, l'équation \(f(z) = 0\) admet deux solutions dans \(\mathbb{C}\) :
Exercices#
Un jour peut-être. Avec des corrigés en plus.